vendredi 7 octobre 2011

Le meilleur des pires jeux vidéo de tous les temps (Une première partie) par Arthur « MaSQuE » Meurant.

Quel est le pire jeu de tous les temps?

Telle est la question. Malheureusement, on ne peut pas y répondre. On peut juste tenter d'esquisser ses contours. Pour ce faire, je vais devoir définir les différents types de jeux catastrophiques qui m'ont été donné d'essayer ces dernières années.


Deux catégories me semblent utiles à créer dans nos esprits. La première: « les jeux qui sont marrants tellement ils sont mauvais ». Et la seconde, bien pire: « les jeux qui sont tellement mauvais qu'ils n'ont rien de drôle. » Un titre comme Revolution X – le clone du jeu d'arcade Terminator 2 où l'on doit sauver le groupe Aerosmith d'un monde fasciste qui hait le rock faiblard – serait un excellent candidat pour la catégorie des jeux catastrophiques mais encore assez rigolos. Tandis qu'un exemple plus canonique comme E.T. The Extra-Terrestrial tel qu'on tenta de le vendre sur Atari 2600 rentrerait avec une facilité désarmante dans cette seconde classification.


Revolution X, Critique Cruelle. par MaSQuEdePuSTA

Une horreur par époque.

Comme vous le savez certainement suite à vos expériences personnelles dans le monde réel: les gens ont des goûts de chiotte. Euh. Je voulais dire: « le respect de l'autre nécessite de tenter de ne pas froisser ses goûts aussi qualitativement éloignés des vôtres soient-ils ». Ouais, ça sonne bien ça. On dirait une annonce du service public. C'est ce double théorème qui fait que certains haïssent profondément Duff Mukem Norever tandis que d'autres l'aiment avant tout autant de virulence. La vie est donc bizarre et nous n'y pouvons rien. Cependant, vous et moi devons bien reconnaître que chaque époque de l'histoire des jeux vidéos comporte un de ces titres tellement atroces qu'ils redéfinissent la définition même du mot « daubesque ». Je vais donc me tirer de cette difficile adressée vers moi par la puissance de l'internet en faisant ce que tant d'autres peuvent se targuer d'avoir fait avant moi: une pirouette.


Pour la période 8bits; on a « Takeshi no Chousenjou » le fameux jeu tiré des rencontres bourrées de Takeshi Kitano avec les équipes de Taito. Le titre, conceptualisé par Beat Takeshi tel qu'il était connu à l'époque, n'hésite pas à vous forcer à attendre une heure l'apparition d'une carte sur une surface photosensible. En temps réel. Pendant une heure. Avant de vous jeter dans une séquence de shmup où les contrôles de votre appareil sont défectueux. Et tout ça prend place après la séquence de karaoké. Sur Famicom (La seconde manette des NES japonaises avait un micro. Mais si vous ne savez pas cela; que faites-vous ici?!).Si vous survivez à tout cela, il vous reste encore à espérer que vous ayez, dans l'ordre: quitté votre job de salaryman, frappé le vieillard et divorcé de votre femme. Dans le jeu, sous-entendu. Sans cela, vous ne pourrez pas terminer le titre. M'enfin, pourquoi le faire quand Arino s'est déjà donné tant de mal dans le même domaine.


Sur 16bits, la question se pose: quel est ce titre atroce qui a failli détruire l'âme des joueurs de l'époque? Quelle est cette atrocité qui a brisé bien des jeunesses?

À mon sens, cela ne peut être que Batman Forever. Voyez-vous en tant que « connard qui a payé le plein prix pour acheter le jeu à l'époque » j'ai certainement plus le droit d'en dire du mal que l'intégralité des gens à lunettes qui portent des chemises distinctives sur internet. Déjà, c'est un jeu Midway. Ce qui n'a pas aidé les choses. L'époque était, du moins pour eux, aux graphismes digitalisés. Après tout, ça avait réussi à vendre des très mauvais jeux de baston à la Mortal Kombat: le procédé devait donc être surpuissant. Mais, ce qui est technologiquement possible en petit sur un jeu où l'on a maximum deux persos actifs à l'écran devient une pure torture quand l'on tente d'appliquer le même fonctionnement à un titre de plate-formes. (Souvenez-vous, il est arrivé précisément la même chose au jeu TimeCop.)


L'engouement pour les graphismes digitalisés sera une de ces grandes énigmes du futur. Historiens et aliens se pencheront dessus la main dans la main pour dire que finalement; « ces petites mozaïques pré-historiques n'ont aucun intérêt ». Et ils auront raison. En plus de ramer, le titre se permet d'être moche comme une strip-teaseuse de dans Duke Nukem 3D. Ce qui couplé avec son gameplay catastrophique basé sur la série Mortak Lombat vous donnera très certainement l'un des pires titres de l'époque.
Il est vraimeeeent... Il est vraimeeeent... Il est vraiiimeeent... POLYGONAL.
Soudain, on rentre dans le domaine terrifiant de la transition entre un gameplay en 2D et un gameplay en 3D. À l'horizon, se profile la PlayStation. Faites vos jeux: rien ne va plus.


Nul ne sait à l'époque que la révolution se mettant marche mettra sur le carreau des dizaines de game-designers devenus obsolètes. C'est pourquoi il me semble assez prudent de vous parler de Battle Arena Toshinden. Avec un brin de recul, vous devrez reconnaître que la seule particularité de ce titre de Takara est bien son mode de représentation graphique. À part la modélisation maintenant assez pathétique des personnages proposés, ce jeu n'avait pas de qualités. Mieux, il n'avait pas de qualité. Au singulier. Ce qui souligne encore davantage son manque de qualités. Au pluriel.


Gameplay lent et approximatif servi par un framerate poussif. Musiques insupportables. Personnages sans charisme. Cinématiques laides. Bref, l'un des titres les plus couronnés de succès du lancement de la PlayStation. Allez savoir, - chuis pas sorcier vaudou - je prétends pas pouvoir expliquer ces phénomènes, juste les relater.


Simultanément, sur N64; l'exemple est encore pire et pourtant assez aisé à prédire. Superman 64, de Titus, prouve à quel point les plus mauvais exemples de la production vidéoludique française reviennent hanter l'histoire de celle-ci. Il me semblerait malsain de prendre plus que quelques secondes pour mentionner ce titre. Souvenez-vous: si jamais vous êtes face à un miroir la nuit, ne dites JAMAIS Superman 64 trois fois de suite. On sait jamais qu'il sorte du miroir pour vous tuer avec ses polygones coupant comme des crocs de boucher.


Sur Saturn, c'est une toute autre histoire. Beaucoup pointeront le doigt vers cette petite machine méritante basée sur une idée à la con. (Faire une machine multi-cores capable de produire des polygones carrés là où le standard de l'époque est triangulaire; c'était stupide, mais très courageux.) Par respect pour l'âme des gens qui sont morts pour vous amener la Saturn du Japon, j'en appelle à la dignité humaine tandis que je me prépare à vous parler de Sonic 3D. Tout allait plutôt bien à l'époque pour la mascotte de Sega. Il venait d'enchaîner quelques excellents titres sur MegaDrive. Avait fait une apparition remarquée sur Sega-CD. Prouvant ainsi au passage qu'il était parfaitement capable de participer à un bon titre sur un format mort-né.


Et soudain, paf, Sonic 3D. Un jeu qui a la particularité de ne pas être en 3D. Nan, c'est de la 2d isométrique. Ce qui se marie assez mal au style de jeu pour lequel Monic est connue à l'époque. Dans cet exemple inouï de stupidité, vous devez sauver des piou-piou Flickyformes cachés dans des niveaux jonchés de pièges énervants avant de les ramener à la sortie. Oui, c'est le gameplay de Flicky; le fameux classique d'arcade des années 80 mais remanié au goût du jour !


Et c'est ainsi que s'achève notre petit périple dans le monde « des pires jeux de l'histoire de l'humanité ». N'oubliez pas de revenir ici dans dix ans, j'aurai le plaisir de vous parler de Muke Dukem Rovever, la version Wii-U. (Qui, comme chacun le sait, est la pire.)

Arthur « MaSQuE » Meurant (de Push-Start.be)